C’est l’histoire d’un éternel retour, la renaissance d’un phénix aéronautique qui fait rêver les foules sentimentales. Cette fois, c’est entre le Japon et les Etats-Unis que se déroule le nouvel épisode de cette chasse au dahu des nuages.
10 millions de dollars pour une chimère : celui de l’avion de ligne supersonique. Près de 15 ans après la fin pathétique de Concorde, c’est la somme que vient d’investir Japan Airlines dans Boom Technology.
Cette société US travaille sur un nouveau projet d’avion supersonique nouvelle-nouvelle-nouvelle génération. Un petit air de déjà vu, alors que l’Europe pleure encore son bel oiseau blanc, et que les Américains et les Russes avaient assez lamentablement échoué, à des degrés divers, dans leurs projets concurrents. Optimiste et pas peu prodigue de ses subsides, la compagnie japonaise vient de poser une option sur la bagatelle de vingt de ces appareils supersoniques dont le premier vol du prototype n’a pas encore eu lieu.
Ces avions accueilleront, ou plutôt accueilleraient, entre 45 et 55 passagers qu’ils feront voyager à Mach 2.2. De quoi relier Paris à Tokyo en 4 heures plutôt que les 11 heures actuelles sur un vol « classique ». On croit rêver !
Reste que le mur des réalités économiques et techniques sera autrement plus dur à franchir que le mur du son. 50 ans après Concorde, on ne sait toujours pas faire voler au-delà du Mach à coûts réduits. De plus, l’avion n’a toujours pas de… réacteur ! Et c’est là un obstacle majeur, comme le montre cruellement les déboires qu’a connu le motoriste Safran dans le développement du futur Falcon 5X de Dassault.
La certification et le premier vol commercial apparaissent bien lointain. Le chemin est encore long pour que ce rêve quitte les planches à dessin des bureaux d’études dont il est un gagne-pain commode. N’est pas Concorde qui veut ! Et les foules sentimentales n’ont pas fini de rêver d’impossibles dimanches à Orly, le nez levé au ciel, vers l’horizon sans cesse repoussé des vols supersoniques.
L’Œil de Marco vous dévoile d’autres secrets de ces vanités aériennes… car les compagnies jouent aussi à qui fait pipi le plus loin !