Œuvres magistrales de la nature, les puissants fleuves de glace n’en recèlent pas moins d’inquiétants dangers, dont certains pourraient mettre en péril une partie de l’humanité. Rien que ça. La preuve par quatre avec L’Œil de Marco.
1. Le « surge »
Un glacier qui se déplace « à la vitesse d’un train », sans fondre pour autant, cela est possible ! Et cela s’appelle le « surge ». Ces crues glaciaires s’expliquent par la forte variation entre de longues périodes de faible mouvement et d’autres où le glacier, « en crise », ce met à avancer à grande vitesse. Ainsi, en Alaska, a-t-on vu le Variegated Glacier se déplacer de 50 mètres par jour en période de surge très loin de son mètre habituel. Ce genre de phénomènes est également courant dans le Karakorum ou en Norvège (Spitzberg) où il peut, à court terme, provoquer la disparition de villages situés en aval des montagnes.
2. La chute de sérac
C’est le classique des classiques des dangers glaciaires, aux conséquences potentiellement dramatiques. Il en arrive tous les jours sur tous les glaciers du monde, récemment dans le dôme des Ecrins, entre l’Isère et les Hautes-Alpes. Lorsque le sérac – un bloc de glace créé par la fracturation d’un glacier – se rompt, il provoque une chute de blocs particulièrement létales pour les alpinistes, les randonneurs voire les villages qui ont le malheur d’être en-dessous. Les coulées de boues et autres laves torrentielles (un savant mélange d’eau, de sédiment et de morceaux de roches) que les plus grosses chutes de sérac provoquent dévastent tout sur leur passage. Comme en 1970 dans le nord du Pérou, où un tremblement de terre avait fait se détacher un pan entier d’une face glaciaire du mont Huascaran, ensevelissant une vallée entière. Plus rien ne sert, alors, de courir…
3. La crevasse
C’est l’autre des pièges funestes bien connus des alpinistes. Les crevasses se forment suite aux mouvements des glaciers qui se « cassent ». Elles peuvent ainsi atteindre plusieurs dizaines de mètres de longueur comme de profondeur. Lorsque ces crevasses sont recouvertes par un pont de neige qui se fragilise au fur et à mesure que la journée avance, celle-ci deviennent particulièrement dangereuse pour les grimpeurs. Pas besoin d’aller très loin pour en dénombrer les victimes. En Savoie ou dans les Hautes-Pyrénées (hé oui, il y a encore des glaciers dans les Pyrénées !), les chutes mortelles ne sont malheureusement pas rares.
4. L’effondrement de fonte
Situé dans l’inlandsis Ouest-Antarctique, le glacier Thwaites a « joliment » participé de par sa fonte (40 centimètres par an environ) à la montée des eaux de la planète. Les chercheurs parlent de 4 % à lui seul. Mais le risque suprême serait que celui-ci s’effondre. Tombant ainsi dans l’océan, il provoquerait une montée des eaux mondiale pouvant atteindre les 3 mètres. De nombreuses îles et autres villes côtières finiraient ainsi balayées de la carte. Selon le Conseil britannique sur la recherche environnementale, cet effondrement du Thwaites pourrait débuter d’ici quelques décennies ou… plusieurs siècles. Alors, encore un peu de temps pour s’en approcher ?