L’Œil de Marco avait déjà déploré les villes et les plages les plus infréquentables du monde. A l’heure des grandes questions environnementales, la traque à la pollution continue. Cette fois, c’est au niveau des fleuves que ça se passe. Oubliez la baignade, vous risquez bien plus que d’y laisser votre maillot de bain.
1. Le Fleuve Jaune, Chine
Jean Gabin avait beau parler de son « aspect grandiose » dans une réplique célèbre d’Un Singe en Hiver, le Fleuve jaune ou Huang Hé a perdu de sa superbe depuis les années 1960. Il y a eu depuis la Révolution culturelle l’émergence d’une économie nocive pour la Nature, que chérit pourtant l’âme chinoise. La multitude d’usines qui longent le fleuve déversent leurs rebuts à même la flotte et …bon vent ! Ajoutez-y du gasoil ainsi qu’une baisse des eaux due à l’urbanisation galopante, et vous obtenez une pollution de niveau 5. Soit une eau impropre à la consommation, à l’agriculture, à l’aquaculture et à l’usage industriel. Gānbēi !
2. Le Rio Doce, Brésil
Lui n’a vraiment pas eu de chance. En 2015, ce fleuve du Sud-Est du Brésil, dans l’état du Minas Gerais, subit une catastrophe écologique après la rupture de deux bassins de rétention appartenant à une compagnie minière. Après ça, le déluge : une vague de boue toxique (60 millions de tonnes de déchets de minerai de fer) qui détruit un village entier sur son passage et finit dans le Rio Doce, empoisonnant ses berges et ses fonds fluviaux sur 650 kilomètres ! Plus de pêche, plus de tourisme, baignades proscrites. Ainsi, en un seul jour de novembre, le Rio Doce a rejoint, bien malgré lui, la liste des fleuves les plus pollués du monde.
3. Le Gange, Inde
Bon, là, la surprise est moindre, puisqu’on sait que le mythique fleuve indien sert de « véhicule » à nombre de défunts pour leur ultime voyage. Long de 3 000 kilomètres, le Gange approvisionne en eau pas moins de 500 millions de personnes. C’est aussi un égout à ciel ouvert. Carcasses en tous genres, défécations humaines comme animales, rejets industriels… Ce n’est pas moins de deux milliards de litres d’eaux usées que le fleuve doit « digérer » par jour ! De quoi coller des boutons aux pontes de l’OMS. Pour la WWF, le fleuve est tout bonnement en péril. Et rien que pour le baigneur, le cocktail, par simple contact, est prometteur : éruptions cutanées, diarrhées, hépatites…
4. Le Citarum, Indonésie
La féconde Indonésie subit en ce moment les caprices féroces de la Terre. Le mauvais état de son plus grand fleuve ne doit pourtant rien aux colères de Mère Nature. Le Citarum, situé à l’ouest de l’île de Java, est considéré comme un cauchemar écologique. Plus une nappe d’eau mais de matières plastiques. Ce ruban de 297 kilomètres n’est plus qu’un cocktail mortifère de plomb, mercure, arsenic, selles… sans oublier les 280 tonnes de déchets industriels qui y sont déversés chaque jour. Mais le gouvernement indonésien a annoncé une eau à nouveau potable pour 2025. Mission impossible ?